Serge Joncour - Chien-Loup

Chien-Loup par Joncour


Résumé -

 L’idée de passer tout l’été coupés du monde angoissait Franck mais enchantait Lise, alors Franck avait accepté, un peu à contrecœur et beaucoup par amour, de louer dans le Lot cette maison absente de toutes les cartes et privée de tout réseau. L’annonce parlait d’un gîte perdu au milieu des collines, de calme et de paix. Mais pas du passé sanglant de cette maison que personne n’habitait plus et qui avait abrité un dompteur allemand et ses fauves pendant la Première Guerre mondiale. Et pas non plus de ce chien sans collier, chien ou loup, qui s’était imposé au couple dès le premier soir et qui semblait chercher un maître.

En arrivant cet été-là, Franck croyait encore que la nature, qu’on avait apprivoisée aussi bien qu’un animal de compagnie, n’avait plus rien de sauvage ; il pensait que les guerres du passé, où les hommes s’entretuaient, avaient cédé la place à des guerres plus insidieuses, moins meurtrières. Ça, c’était en arrivant.

Serge Joncour raconte l’histoire, à un siècle de distance, d’un village du Lot, et c’est tout un passé peuplé de bêtes et anéanti par la guerre qu’il déterre, comme pour mieux éclairer notre monde contemporain. En mettant en scène un couple moderne aux prises avec la nature et confrontés à la violence, il nous montre que la sauvagerie est un chien-loup, toujours prête à surgir au cœur de nos existences civilisées.


Avis - 😀💓

Vous réfléchissez au sens à donner à votre vie ? 

Vous aimez la nature ?

 "Dans la vie il fallait peut-être s’en tenir à ça, une maison et des collines tout autour, dès qu’on se met à attendre autre chose de l’existence, alors il en faut toujours plus, ça n’en finit pas".
 Nous partons en vacances dans le Lot, plus exactement au Mont d'Orcière, un gîte perdu, au milieu des forêts, pour y accéder, il vous faut gravir une pente très abrupte.
 Nous sommes loin de tout village, de toute communication, pas de téléphone, et internet, il ne faut même pas y penser. 
Vous arrivez au milieu de nulle part, juste la forêt, et sa faune sauvage...

Serge Joncour, nous parle de notre société, de ses dérives, de son évolution au tout numérique. De notre besoin de connexion virtuelle.  
Il nous démontre, qu'il n'y a aucune différence entre la guerre de 1914 et aujourd'hui. 
Nous sommes toujours en guerre, la guerre du numérique, certes elle a remplacé les chars, mais elle est plus subtile. 
Notre société n'est pas tendre, nous vivons toujours dans la violence, la haine, la jalousie.

Un coup de cœur


« On s’aime mais on ne se le dit plus, on s’aime de telle manière qu’il n’y a même plus lieu de se le dire, de le penser… » c’est peut-être le stade ultime de l’harmonie, le seuil de la béatitude entre deux êtres, l’amour devenu à ce point naturel qu’il ne s’énonce même plus. 
En sentant le chien près de lui, Franck se sentit réconcilié avec cette ambiguïté fondatrice, dans la vie, il ne s’agit pas d’être le bon ou le méchant, tout comme dans les affaires, il ne s’agit pas prêter le flanc ou de mordre, il convient plutôt de toujours maîtriser   les deux registres, en fonction des circonstances. Tout animal est fondé sur cette ambivalence.
L’homme, c’est cette créature de Dieu qui corrompt et dilapide, qui se fait un devoir de tout salir et d’abîmer. Sans qu’il soit question de malveillance ou de jalousie, de frustration ou de colère, par sa seule présence un homme peut tout détruire.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Alphonse Daudet - Wood'stown - 💓

Mélissa Da Costa - Tenir debout 😀 💙

Valérie Perrin - Tata