Stefan Zweig - Le joueur d'échec

 

 

Résumé

Qui est cet inconnu capable d'en remontrer au grand Czentovic, le champion mondial des échecs, véritable prodige aussi fruste qu'antipathique ? 

Peut-on croire, comme il l'affirme, qu'il n'a pas joué depuis plus de vingt ans ? 

Voilà un mystère que les passagers oisifs de ce paquebot de luxe aimeraient bien percer.


Le narrateur y parviendra. 

Les circonstances dans lesquelles l'inconnu a acquis cette science sont terribles. Elles nous reportent aux expérimentations nazies sur les effets de l'isolement absolu, lorsque, aux frontières de la folie, entre deux interrogatoires, le cerveau humain parvient à déployer ses facultés les plus étranges.


Une fable inquiétante, fantastique, qui, comme le dit le personnage avec une ironie douloureuse, « pourrait servir d'illustration à la charmante époque où nous vivons ».

 

Mon avis.... 💓  😃

Quelques mois après la libération, sur un paquebot, Czentowicz, champion d'échec en titre,  à l'esprit borné, inculte et stupide mais tacticien redoutable, occupe le premier plan de la scène jusqu'à l'arrivée d'un aristocrate, Mr B., intéressé par la partie livré entre le champion et des passagers amateurs... Ce dernier, isolé dans une chambre d'hôtel par les nazis, sans aucune distraction, ni vue sur l'extérieur, a dérobé un livre, dans une poche de ses tortionnaires, pour ne pas céder à la folie.....

"Autour de moi, c’était le néant, j’y étais tout entier plongé. On m’avait pris ma montre, afin que je ne mesure plus le temps, mon crayon, afin que je ne puisse plus écrire, mon couteau, afin que je ne m’ouvre pas les veines ; on me refusa même la légère griserie d’une cigarette. Je ne voyais aucune figure humaine, sauf celle du gardien, qui avait ordre de ne pas m’adresser la parole et de ne répondre à aucune question. Je n’entendais jamais une voix humaine. Jour et nuit, les yeux, les oreilles, tous les sens ne trouvaient pas le moindre aliment, on restait seul, désespérément seul en face de soi-même, avec son corps et quatre ou cinq objets muets : la table, le lit, la fenêtre, la cuvette. On vivait comme le plongeur sous sa cloche de verre, dans ce noir océan de silence, mais un plongeur qui pressent déjà que la corde qui le reliait au monde s’est rompue et qu’on ne le remontera jamais de ces profondeurs muettes".

 

 Cette nouvelle, est une réflexion psychologique sur l'isolement, et la folie. Une analyse, qui nous confirme que notre cerveau a sans cesse besoin d'être "nourrit", intellectuellement, de tisser des liens sociaux pour rester en vie et sain d'esprit.....

A lire absolument.....




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