Emile Zola - Au bonheur des dames


 Les Rougon-Macquart, tome 11 : Au bonheur des dames par Zola



La Phrase qui fait Mouche

« La clientèle dépouillée, violée, s’en allait défaite, avec la volupté assouvie… »

 

Résumé - Denise Baudu quitte sa Normandie natale avec ses deux jeunes frères, Jean et Pépé, pour rejoindre Paris et leur oncle, patron d’une petite boutique de « nouveautés ». 

Un an auparavant, celui-ci a promis du travail à la jeune fille. 

Mais à son arrivée, elle comprend que les affaires ne tournent plus très rond depuis l’ouverture, à deux pas, du Bonheur des dames. 

Surpassant sa timidité, elle se fait embaucher dans ce grand magasin, propriété d’Octave Mouret, où se vent tout ce qu’une femme peut acheter. 

Un temple de la mode, mais aussi de toutes les convoitises et autres petitesses de la nature humaine.

 

Mon avis - 🌟🌟🌟🌟🌟 💓

 

Avec "Au Bonheur des dames" (1883), onzième volume des Rougon-Macquart, Emile Zola veut réaliser « le poème de l’activité humaine »

Il fait bien davantage en dressant un tableau haut en couleur d’une société française en pleine mutation. 

Si le ton est heureux, l’auteur s’applique encore et toujours à vilipender les dérives du progrès. Ici, il raille la fièvre acheteuse savamment orchestrée dans les nouveaux grands magasins, de grosses machines capitalistes où les tiroirs caisses s’emplissent à mesure que s’épuisent les forces des employés.


L’auteur


L’homme du célèbre « J’accuse… ! » débute comme simple commis chez Hachette.

Il a perdu son père à 7 ans et sa famille ne roule pas sur l’or.
Son premier, La Confession de Claude, paraît en 1865. Il a 25 ans et la fibre romantique.
Mais la détresse de ses contemporains le rattrape et il se lance, trois ans plus tard dans la rédaction de ce qui sera l’Histoire naturelle et sociale d’une faille sous le Second Empire, les Rougon-Macquart.
En 1877, L’Assommoir fait de lui le chef de file des romanciers naturalistes, Germinal (1885), lui apportant la consécration.
Pour autant, son engagement politique, en faveur de la réhabilitation du capitaine Dreyfus notamment, ne soulève pas l’enthousiasme. Sa mort par asphyxie, le 29 septembre 1902, serait criminelle.

Pendant ce temps….

Trente ans avant la sortie du Bonheur des dames, Aristide Boucicaut, un homme au bord de la ruine, abat ses dernières cartes et fonde à Paris le premier « grand magasin ». Son nom : Au Bon Marché.
Ce lieu inédit est un modèle du genre où l’on trouve de tout au gré des saisons, à portée de main et à des prix bas affichés. Exit le marchandage.
Ce concept est largement rentable car, si les marges sur les produits sont étroites, elles sont compensées par un renouvellement rapide des stocks. L’espace, organisé en rayons spécialisés sous une structure de fer signée Gustave Eiffel, est vaste et entouré de larges baies vitrées.
La formule fait recette : Le Printemps ouvre en 1865 suivi quatre plus tard, de la Samaritaine.

Pour son roman, Emile Zola coiffe  à nouveau sa casquette de journaliste qu’il a abandonnée dans les années 1870, la gloire venue.
Il traîne de longues semaines dans les rayons des magasins, observe les allées et venues, étudiant les techniques de vente, interrogeant les vendeurs sur leurs conditions de travail et les clients sur leurs envies. (Source F.Actuelle)

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