Albert Camus - L'Etranger

 

 

 

Résumé quatrième couverture

"Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français..."

 

🌻   Et alors ce livre ? 💙

 

Condamné à mort, Meursault. Sur une plage algérienne, il a tué un Arabe. À cause du soleil, dira-t-il, parce qu'il faisait chaud. On n'en tirera rien d'autre. Rien ne le fera plus réagir : ni l'annonce de sa condamnation, ni la mort de sa mère, ni les paroles du prêtre avant la fin.

Comme si, sur cette plage, il avait soudain eu la révélation de l'universelle équivalence du tout et du rien.

La conscience de n'être sur la terre qu'en sursis, d'une mort qui, quoi qu'il arrive, arrivera, sans espoir de salut. Et comment être autre chose qu'indifférent à tout après ça ?

Étranger sur la terre, étranger à lui-même, Meursault le bien nommé pose les questions qui deviendront un leitmotiv dans l’œuvre de Camus.

De La Peste à La Chute, mais aussi dans ses pièces et dans ses essais, celui qui allait devenir Prix Nobel de littérature en 1957 ne cessera de s'interroger sur le sens de l'existence. Sa violente en 1960 contribua quelque peu à rendre mythique ce maître à penser de toute une génération.


 


La phrase qui fait mouche

On n’est jamais tout à fait malheureux



 
 


Meursault, le narrateur, enterre sa mère, sans larmes.
Alors qu’il passe un dimanche à la mer, invité par son voisin Raymond, il est embringué dans une querelle de famille et tue sans raison apparente le frère de la maîtresse de son hôte.
Emprisonné, il assiste à son procès en silence, tel un spectateur, étranger d’une société dont il ne partage pas les représentations. Ses juges lui reprochent cette indifférence et, plus encore, son manque d’émotion à la perte de sa mère.
Il est condamné à la guillotine.
Meursault, lui, comprend alors l’absurdité de la vie, qui entraîne tout homme vers la mort. Une prise de conscience qui lui fait entrevoir, enfin, un fragile bonheur de vivre, à la veille de mourir.
 
Avec l’Etranger, paru en 1942, Albert Camus accède à la notoriété. Son écriture, construite pour être accessible, use de sobriété.
Le récit, écrit à la première personne du singulier à la manière d’un journal intime, met en scène les pensées de son personnage principal.
C’est le moyen choisi par l’écrivain pour porter ses messages et traiter d’un thème qui lui est cher, l’absurde : l’homme, né pour mourir, n’a d’autre choix que de vivre l’instant.
 

Préface à l’édition américaine de  L’Étranger (1958)

« J’ai résumé L’Étranger, il y a longtemps, par une phrase dont je reconnais qu’elle est très paradoxale : “Dans notre société, tout homme qui ne pleure pas à l’enterrement de sa mère risque d’être condamné à mort.” Je voulais dire seulement que le héros du livre est condamné parce qu’il ne joue pas le jeu. En ce sens, il est étranger à la société où il vit, il erre, en marge, dans les faubourgs de la vie privée, solitaire, sensuelle. Et c’est pourquoi des lecteurs ont été tentés de le considérer comme une épave. On aura cependant une idée plus exacte du personnage, plus conforme en tout cas aux intentions de son auteur, si l’on se demande en quoi Meursault ne joue pas le jeu. La réponse est simple, il refuse de mentir. »
Albert Camus, préface à l’édition américaine de L’Étranger [1958], dans Œuvres complètes, tome I, Gallimard, « La Pléiade », 2006

 

 

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