Guillaume Prévost - Cantique de l'assassin
Résumé - 💓💓💓💓 /5
Printemps 1920.
Printemps 1920.
Un prêtre est retrouvé sauvagement assassiné au
Sacré-Coeur, à Montmartre, le coeur arraché, affublé d'une croix et
d'une couronne d'épines.
Quelques jours plus tard, un deuxième prêtre
est tué selon le même rituel macabre à Carcassonne.
Pour démasquer le meurtrier, c'est le secret de sa propre histoire que François-Claudius Simon, l'ancien orphelin devenu l'un des plus brillants policiers de sa génération, va devoir percer.
Un secret
douloureux qui va le plonger au cœur d'une des plus grandes affaires du
début du XXe siècle : celle de l'abbé Saunière, petit curé de campagne
devenu richissime après avoir découvert un inestimable trésor dans son
église.
Entre mythe et réalité, la nature de ce trésor fascine et divise
aujourd'hui encore historiens, chercheurs et passionnés d'ésotérisme.
Sur les traces de la légende de l'abbé Saunière, l'une des plus sulfureuses de l'Église catholique, un suspense diaboliquement construit, digne du Da Vinci Code.
Rennes-le-Château 1885
Le mystérieux trésor de l’abbé Saunière
Depuis plus de cent ans, l’énigme passionne encore
les historiens.
T
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erribilis
est locus iste, « Ce lieu est redoutable ».
L’avertissement
en latin que porte le porche de l’église Sainte-Marie-Madeleine de
Rennes-le-Château (Aude) met tout de suite en garde le touriste : on ne
vient pas par hasard dans ce lieu chargé d’histoire mais que les habitants ont
peu à peu fui (il en reste aujourd’hui moins de 100).
S’il y a des
traces d’habitation depuis des centaines, voire des milliers d’années, son
histoire prend une saveur particulière en 1885.
Cette année-là arrive, dans ce
petit village perdu sur un site escarpé, auquel on ne parvient que par un
étroit chemin, un jeune prêtre de 33 ans du nom de François Bérenger Saunière.
Il est né pas bien loin de là, à Montazels, et découvre un presbytère délabré
et une église qui tombe en ruine.
D’abord
perplexes, ensuite incrédules, un temps enthousiastes, finalement révoltés, les
300 habitants de l’époque vont le voir peu à peu rénover et reconstruire
entièrement leur village perdu. Il aurait dépensé en tout près d’un million de
francs-or, c’est à-dire plusieurs dizaines de millions de nos euros.
D’où les tenait-il ?
Certes, il a découvert en 1891 des pièces anciennes dans la
tombe d’un chevalier enterré dans son église, mais les sommes dont on parle
n’ont rien à voir avec quelques piécettes. Jamais l’abbé Saunière ne dit le fin
mot de l’énigme et, après sa mort en 1917, les chasseurs de trésor s’abattent
sur le village pour en découvrir l’origine.
Cinquante ans plus tard, un
historien, Gérard de Sède, publie L’Or de
Rennes et relance l’intérêt pour une histoire qui vient d’être traité avec
un angle nouveau dans un livre écrit par Christian Doumergue, Le Secret dévoilé : enquête sur les
mystères de Rennes-le-Château.
Un personnage mystérieux :
Charismatique,
bâtisseur, découvreur de trésor ?, l’abbé Saunière a laissé un souvenir
impérissable à Rennes-le-Château. Ne visite-t-on pas encore sa maison dans
laquelle il est représenté en statue de cire ?
Et cette
maison n’est-elle pas plutôt un petit château que notre abbé dit s’être fait
construire pour y finir ses jours ?
Avec quelle
ressources, lui auquel on ne connaît ni famille aisée ni héritage ?
Mais ce
gentil abbé n’a-t-il pas aussi écrit des indications curieuses dans sa propre
église ?
Passe encore qu’à l’entrée, où quatre anges décomposent le signe
de croix au-dessus d’un diable grimaçant supportant un bénitier, il ait fait
écrire « Par ce signe tu LE vaincras ».
Mais pourquoi s’est-il
également mis en tête de tracer de nombreux signes ésotériques ?
Et que
cherchait-il la nuit dans le cimetière où les habitants le surprenaient parfois
la bèche à la main en train de retourner la terre ?
Un immense domaine :
Le petit
abbé semble particulièrement passionné par la figure de Marie-Madeleine, cette
disciple de Jésus à laquelle il va consacrer la curieuse tour, dite « tour
Magdala », de sa maison-château qui va bientôt devenir ce domaine que vous
pouvez encore visiter aujourd’hui et qui compte également une seconde tour,
dite de l’Orangeraie et une villa, la villa Béthénia.
Le tout semble être
plutôt la demeure d’un grand propriétaire foncier que d’un petit prêtre. Mais
ce qui surprend encore plus, c’est son architecture : le domaine est
construit selon une architecture sacrée connue par peu d’initiés.
Le petit
prêtre est en effet devenu peu à peu un expert religieux : de son village
perdu, il est parti à la visite des milieux religieux les plus introduits dans
les questions ésotériques. Paris, Lyon, Munich, Rome, l’abbé Saunière
voyagerait et dépenserait sans compter. De mystérieuses personnalités viennent
également lui rendre visite. Enfin, on le soupçonne d’un vaste trafic
d’indulgences. Tout cela ne plaît forcément pas à sa hiérarchie et un nouveau
prêtre viendra le remplacer en 1910 – ll n’a alors que 58 ans et refuse son transfert
dans une autre paroisse, pourtant bien plus riche que Rennes –le-Château –
lui-même restant habiter dans la commune où il décédera en 1917.
« Les bergers d’Arcadie »
Un tableau
du Louvre retient tout particulièrement l’attention de l’abbé : Les
bergers d’Arcadie, une œuvre de Nicolas Poussin qui représente trois bergers et
une bergère, réunis autour d’une tombe et contemplant une inscription
latine : Et in arcadia ego.
Cette formule est l’anagramme d’une autre expression : I tego arcana dei, qui peut se traduire
par « Je défends les secrets de Dieu ». Une tombe qui existe
vraiment.
En 1970 on la découvre : elle se trouve à moins de 10 kilomètres
de Rennes-le-Château.
D’un seul
coup, les hypothèses redémarrent. Parce que le village est au cœur de l’hérésie
cathare ou de l’invasion des Wisigoths, on évoquait jusqu’ici un trésor
wisigoth, le trésor perdu de Jérusalem, un mystérieux trésor cathare, on parle
maintenant du… Graal, caché là par les descendants de Marie-Madeleine avec tout
un trésor.
L’abbé Saunière serait d’ailleurs allé rencontrer le prêtre de
l’église Saint-Sulpice à Paris, sur les traces du mystère du Da Vinci Code…
Le trésor des Wisigoths ?
En 410, les
Wisigoths s’emparent de Rome et en pille toutes les richesses, dont une grande
partie du trésor de Jérusalem. Plutôt que de tenter de s’y maintenir, ils
préfèrent se rendre en Gaule pour fonder un vaste empire qui ira jusqu’à
Gibraltar et don la capitale sera Toulouse.
Près de cent
ans plus tard, battus par les Francs, en 507, ils devront se replier en
Espagne. Bâtie à un endroit stratégique facile à protéger, Rennes-le-Château
était-elle une de leurs places fortes ?
Y ont-ils laissé de fabuleux
trésors derrière eux dans une fuite désespérée ?
La question
mérite d’autant plus d’être posée que les Templiers entrent dans l’Histoire en
1156 pour exploiter une mystérieuse mine d’or à Blanquefort. Mystérieuse parce
que le bruit court depuis longtemps que ne sortent pas de la mine des métaux
précieux mais directement des lingots, issus d’un dépôt d’or et d’argent enfoui
par les Wisigoths dans leur forteresse.
Les Templiers n’emploient-ils pas des
ouvriers allemands pour éviter qu’ils entrent en contact avec la population ?
Et plutôt que de simples mineurs, ne sont-ils pas plutôt des fondeurs ?
Un autre
indice met sur la piste d’un trésor caché : en 1340, des faux-monnayeurs
sont arrêtés dans la région : le métal avec lequel ils battent monnaie ne
provient-il pas d’un trésor ?
En 1860, un
lingot d’or de cinquante kilos est trouvé dans la région. Mais ne ferait-on pas
erreur sur son origine ? Plutôt que de chercher de l’or, les Templiers
n’en auraient-ils pas plutôt enterré la ?
Bientôt d’autres hypothèses ont vu le jour depuis un siècle, mais une
chose est certaine : un petit prêtre d’un village perdu aura eu pendant
plus de vingt ans le train de vie d’un homme richissime et aura emmené son
secret dans la tombe.
Source F.Actuelle
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