Charles Baudelaire - Accusé de tous les maux...


Les lectures de VL : Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire



Accusé de tous les maux, le poète a été victime de censure pour ses Fleurs du Mal !

Et Les Fleurs du mal éclosent


En juin 1857, après de longues années de travail, Charles Baudelaire publie son recueil de poèmes, Les Fleurs du mal, chez les éditeurs Poulet-Malassis et de Broise. Tirée à 1 100 exemplaires au prix de 3 francs, cette œuvre a pour dessein de peindre, selon son auteur, les misères de l’existence humaine. Elle va créer « un frisson nouveau », estime Victor Hugo. Il n’imagine pas à quel point !

A peine trois semaines après sa sortie, Gustave Bourdin, chroniqueur littéraire au Figaro, écrit à son propos :

 « L’odieux y côtoie l’ignoble, le repoussant s’y allie à l’infect ».
D’autres critiques suivent, tout aussi violentes. Le ministre de l’Intérieur, très déçu après l’acquittement de Gustave Flaubert, en dépit de certaines scènes de Madame Bovary considérées pourtant outrageantes, s’empare de l’affaire. Il retire le livre de la vente le 17 juillet.

La justice est saisie

Et l’histoire arrive devant le tribunal du Second Empire. Le parquet n’ »incrimine » que certains poèmes sur une centaine :

 Le Léthé -  Lesbos, Femmes damnées -  A celle qui est trop gaie -  Les Bijoux et Les Métamorphoses du Vampire.

Le substitut, Ernest Pinard, pointe du doigt les dangers de leur parfum qui, dit-il :
« monte à la tête, grise les nerfs, donne le trouble, le vertige et peut tuer aussi » !

Immoralité, obscénité et offense

Baudelaire croira jusqu’au bout à son acquittement. Lorsque la condamnation tombe, le 20 août 1857, il se résigne.

 Il est pourtant reconnu coupable d’obscénité, d’immoralité et d’offense à la morale publique. Il est aussi privé de ses droits civiques ! L’amende, elle, se monte à 300 francs, ramenée à 50 par l’Impératrice. Et les six textes attaqués sont supprimés du recueil.

Finalement réhabilité

En 1861, une nouvelle édition est proposée, sans les poèmes condamnés. Ils réapparaissent plus tard en Belgique, dans un livret intitulé Les Epaves, à l’initiative de Poulet-Malassis, en mauvaise passe financière. Ce qui lui vaudra de la prison !

 En France, l’œuvre originale a continué de se vendre sous le manteau. Finalement, l’auteur a été réhabilité par la justice française quatre-vingt-douze ans après les faits. 

Le 31 mai 1949, la Société des gens de lettres a obtenu la révision du jugement, sans que Charles Baudelaire, mort en 1867, ne le sache Jamais. 

(Source F.Actuelle)

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