Victor Hugo - Le dernier jour d'un condamné
Nous ne saurons pas qui est le
Condamné, nous ne saurons rien du crime qu’il a commis. Car le propos de
l’auteur n’est pas d’entrer dans un débat mais d’exhiber l’horreur et
l’absurdité de la situation dans laquelle se trouve n’importe quel homme
à qui l’on va trancher le cou dans quelques heures.Ce roman – aux accents souvent étrangement modernes – a une telle puissance de suggestion que le lecteur finit par s’identifier au narrateur dont il partage tour à tour l’angoisse et les vaines espérances. Jusqu’aux dernières lignes du livre, le génie de Victor Hugo nous fait participer à une attente effarée : celle du bruit grinçant que fera le couperet se précipitant dans les rails de la guillotine.
Quiconque aura lu ce livre n’oubliera plus jamais cette saisissante leçon d’écriture et d’humanité.
Mon Avis - J'ai lu ce roman il y a longtemps, j'en avais gardé un souvenir très fort.
En préface, Victor Hugo, nous raconte les ratés de la guillotine, le bourreau obligé de s'y reprendre en plusieurs fois... cela fait frémir...
Suit une courte pièce de théâtre, ou différents personnages parlent du roman. Nous sommes en condition, le roman commence...
Le journal d'un homme, condamné à mort il y a cinq semaines, il espère que sa peine sera commuée en emprisonnement. Nous sommes en empathie avec lui, nous ressentons sa peur, son espoir d'obtenir la grâce de dernière minute. Nous ressentons le froid de lame du ciseau, coupant ses cheveux.
"Ils
disent que ce n'est rien, qu'on ne souffre pas, que c'est une fin
douce, que la mort de cette façon est bien simplifiée. Eh ! qu'est-ce
donc que cette agonie de six semaines et ce râle de tout un jour ?
Qu'est-ce que les angoisses de cette journée irréparable, qui s'écoule
si lentement et si vite ? Qu'est-ce que cette échelle de tortures qui
aboutit à l'échafaud ? Apparemment ce n'est pas là souffrir. Ne sont-ce
pas les mêmes convulsions, que le sang s'épuise goutte à goutte, ou que
l'intelligence s'éteigne pensée à pensée ? Et puis, on ne souffre pas,
en sont-ils sûrs ? Qui le leur a dit ? Conte-t-on que jamais une tête
coupée se soit dressée sanglante au bord du panier et qu'elle ait crié
au peuple : Cela ne fait pas de mal ! Y a-t-il des morts de leur façon
qui soient venus les remercier et leur dire : C'est bien inventé.
Tenez-vous en là. La mécanique est bonne. Est-ce Robespierre ? Est-ce
Louis XVI ?… Non, rien ! moins qu'une minute, moins qu'une seconde, et
la chose est faite. — Se sont-ils jamais mis, seulement en pensée, à la
place de celui qui est là, au moment où le lourd tranchant qui tombe
mord la chair, rompt les nerfs, brise les vertèbres… Mais quoi ! une
demi-seconde ! la douleur est escamotée… Horreur !"
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