Robert Merle - La mort est mon métier

Résumé
«Le Reichsführer Himmler bougea la tête, et le bas de son visage s'éclaira...
- Le Führer, dit-il d'une voix nette, a ordonné la solution définitive du problème juif en Europe.
Il fit une pause et ajouta :
- Vous avez été choisi pour exécuter cette tâche.
Je le regardai. Il dit sèchement :
- Vous avez l'air effaré. Pourtant, l'idée d'en finir avec les Juifs n'est pas neuve.
- Nein, Herr Reichsführer. Je suis seulement étonné que ce soit moi qu'on ait choisi...»
Mon Avis 🌟🌟🌟🌟
[Extrait de la préface] "Il y a eu sous le Nazisme des centaines, des milliers, de Rudolf Lang, moraux à l’intérieur de l’immoralité, consciencieux sans conscience, petits cadres que leur sérieux et leurs "mérites" portaient aux plus hauts emplois. Tout ce que Rudolf fit, il le fit non par méchanceté, mais au nom de l’impératif catégorique, par fidélité au chef, par soumission à l’ordre, par respect pour l’État. Bref, en homme de devoir : et c’est en cela justement qu’il est monstrueux."
Un livre édifiant.
Robert Merle, nous explique la psychologie, d'un commandant du camp d'Auschwitz Rudolf Höss.
Il s'est basé sur sa confession écrite dans une prison polonaise et de ses entretiens avec un psychologue.
L'auteur a transformé son nom en Rudolf Lang.
Le récit débute en 1913, le petit Rudolf vit dans une famille ou l'atmosphère y est glaciale, dirigé d'une main de fer, par un père commerçant et fervent catholique. Son père le prédestine à la prêtrise, afin d'expier une faute qu'il a commise à Paris, ville du libertinage.... Une violence familiale édifiante, il oblige son fils à marcher au pas, à se mettre au garde à vous devant lui, à prier à genoux tous les soirs....
Nous suivons tout son parcours jusqu'au jour où il accepte la mission qu'Himmler lui confie. Il met en place le processus d'extermination des Juifs, le gazage, et les ascenseurs qui amèneront les corps jusqu'au fours crématoire.
Un voyage dans l'horreur, comment un homme peut-il au nom d'une idéologie commettre autant de monstruosités ? Comment peut-on réfléchir aussi froidement à la manière d'éliminer autant de personnes ?
Cet homme déshumanisé, a été formaté comme cela dès sa plus tendre enfance, (sa fidélité sans faille à son père, ses supérieurs hiérarchiques et au Führer) il nous le dit :
« je n’ai fait qu’obéir aux ordres »
Voilà ce que le livre nous raconte, un bon soldat, obéissant à tous les ordres, sans les remettre en question. Cet homme ne percevait plus ce qu'il y avait d'inhumain dans le travail qu'on lui ordonnait d'effectuer en tant que commandant du plus grand camp de la mort.
En conclusion, je pose juste une question, sommes-nous tous des monstres en sommeil, qu'une période tragique pourrait réveiller ?
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