Madame de Lafayette - La princesse de Clèves
La phrase qui fait mouche
« J’avoue, répondit-elle, que les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler ».
L’histoire - En 1558, Mademoiselle de Chartres, une jeune fille de 16 ans, fait son entrée à la cour d’Henri II.
Le prince de Clèves tombe sous le charme et lui demande sa main.
Elle y consent, convaincue qu’elle finira par aimer cet époux si dévoué… jusqu’à cette rencontre, lors d’un bal, avec le duc de Nemours. Tous deux tombent follement amoureux.
Vertueuse et pétrie de convenances, elle tente de mettre fin à cet amour coupable, en vain.
Elle s’en ouvre à son mari sans lui révéler le nom de son rival. Mais l’affaire finit par devenir publique. Soupçons, remords, reproches…
La princesse de Clèves, coupable du chagrin causé à son mari, s’éloigne définitivement de celui qu’elle à tant aimé et finit sa vie dans un cloître.
La princesse de Clèves paraît en 1678 sans nom d’auteur.
Quelque cent ans plus tard, une nouvelle édition indiquera celui de Marie-Madeleine Pioche de La Vergne, comtesse de Lafayette. Jeune noble parisienne, très cultivée et férue de belles lettres, c’est une habituée des salons littéraires et l’amie intime de Madame de Sévigné.
La dame n’en est pas à son premier coup d’essai. Elle est déjà l’auteur d’une nouvelle historique également anonyme. La Princesse de Montpensier (1662) et d’un roman, Zaïde (1671), publié sous le nom d’un ami, Jean Regnault de Segrais. Elle disparait en 1693 après avoir connu le succès.
Pendant ce temps…
Avant le XVIIème siècle, les femmes instruites capables de s’adonner aux « belles lettres » se comptent sur les doigts des deux mains : Marie de France, Christine de Pisan, Marguerite de Navarre, Hélisenne de Crenne, Louise Labé et Marie de Gournay, pour les plus remarquées.
On ne parle pas alors de « femmes de lettres ».
Les mœurs évoluant sous Louis XIV, certaines plumes féminines se lâchent… prudemment, en restant anonymes ou en empruntant un pseudonyme, à l’instar de Madame de Lafayette.
Madeleine de Scudéry, qui n’était pourtant pas une personne timide, signe ainsi ses premières œuvres du nom de son frère.
Mais toutes finissent par faire tomber les masques.
Une témérité peu appréciée de ces Messieurs.
Même Molière se moque de ces pseudo-intellectuelles dans ses Femmes savantes
Le style
Ce livre est considéré comme le premier roman moderne de la littérature française.
Certes, son style, ses mots et ses tournures de phrases sont propres au XVIIème siècle.
Pour autant, il diffère des romans chevaleresques de l’époque. Il innove ainsi en situant son action dans un cadre historique identifiable, le XVIème siècle et la cour d’Henri II, un roi bien réel.
Il s’attarde aussi sur la psychologie des personnages. Leurs sentiments et leur caractère sont explorés et commentés, ce qui ajoute au drame.
Une campagne de presse réussie
Le Mercure galant, la revue mondaine et littéraire à la mode, l’a déjà annoncé à grand renfort de superlatifs.
Une fois en vente, les lecteurs sont invités à donner leur opinion.
Un débat s’installe, boostant les ventes. (Source F.Actuelle)

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